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Aux clandestins du Rock

 

Je vais dire d'immondes conneries sur l'underground.
Rien que le mot: il sonne déjà comme réservé à l'élite, à
uneÉlite. Ces lignes seront des âneries par manque de connaissance de la culture underground.


Dans ce cas, s'entourer de dictionnaires. Dans celui du Rock (Michka Assayas – Éd. Robert Laffont), bizarrement, il n'y a rien. J'espérais un chapitre « Underground », comme il y a sur le « Rap ». Bon.
Dans le Chamber's Twentieth Century Dictionary, édition 1906, oui, c'est pour mieux lire Dickens, le mot est décliné en adjectif, en nom, en verbe transitif, les trois disant que c'est « en dessous du sol », « de la terre », et enfin en adverbe, « beneath the surface of the earth ». Selon l'Haraps mini c'est: « sous terre » (ça va, on a compris), « secrètement », « clandestinement ». On se rapproche.
Évidemment, si j'étais allée directement dans le Petit Larousse, je serais tombée sur : « adjectif invariable » (pas commun en langue française), « mot anglo-américain », « se dit d'un mouvement, d'une production artistique qui se situent EN DEHORS DES CIRCUITS TRADITIONNELS (c'est moi qui écris en majuscules, pas Larousse), « Mouvement underground ».

Il serait curieux de savoir à partir de quelle année le mot (invariable, donc) est apparu dans le dico bien-de-chez-nous. Est-ce depuis Andy Warhol et le Velvet Underground? Il y a de fortes chances: le mot est « anglo-américain ».
Quant à moi, (môa), je me souviens du moment exact où j'ai eu ma première définition personnelle du mot. C'était à propos du Velvet, l'action se situe en 1980. Autant dire que ça faisait un siècle de quatre ans que je connaissais le groupe et que je l'écoutais en toute innocence: je ne savais pas que c'était
BRANCHÉ.
Les premiers autres mecs rencontrés et écoutant le Velvet possédaient aussi les disques de la clique du CBGB, ce qui n'était absolument mon cas, trouvant béatement mon compte chez les Anglais. Et voilà comment j'ai perdu ma virginité: j'écoute le Velvet avec ces mecs (discothèque parfaite, lectures parfaites, films parfaits, fringues parfaites, branchés parfaits, autrement dit PARFAITEMENT chiants), et ils me disent que ce qui est à remarquer avec le Velvet, c'est qu'à l'époque où ils jouaient (« performaient », pour le coup), personne n'en avait rien à secouer, chose représentée dans ces enregistrements où on entend aussi bien le Velvet que les bruits de fourchettes du public en train de se baffrer et de blablater sans savoir qu'un groupe absolument génial est sous leurs yeux. Dépucelage brutal, je ne savais pas, je ne pouvais pas imaginer qu'on soit
indifférentau Velvet. J'en déduisais instinctivement que c'était là le Underground de leur nom. Le deuxième dépucelage eut lieu plus récemment à la lecture de « Please, Kill me », les trucs arty-scato ne m'ont plus permis d'écouter le groupe de la même manière. Bref. Alors, le mot « underground », est-il apparu dans notre dico national avec le Velvet ou bien y aurait-il aussi un soupçon des significations « clandestin », « secrètement »? et là, je pense immédiatement aux bars. « Production artistique » qui se situe en dehors des circuits traditionnels ». Je respire: ça, je connais, je maîtrise, je pratique, j'adhère, je revendique. Paris Bar Rock, c'était ça. Plus près de nous et plus récemment, Métal Armor, c'est ça. L'Odyssée, c'est ça. Le Bastringue (fermé ou en cours de fermeture) à Quimper, c'est ça. (Pardon pour les oublis). Tous les pauvres mecs, les pauvres bistrotiers qui essaient de répondre aux pauvres besoins des pauvres rockeurs..., c'est ça.
Ces gens, qui se font chier à passer des groupes bons et inconnus malgré le manque de fric, malgré les voisins, malgré les flics à la recherche du verre de trop, et aussi, et ça, c'est plus grave, à cause du manque de monde, c'est ça. Underground
Mais voilà, le jour où il y aura du monde, est-ce que l'innocence, valeur certaine du mot underground, sera toujours là? Est-ce qu'il y aura du monde (forcément, c'est à souhaiter) parce que les gens seront convertis par passion ou parce que des branchouilles chiants auront décrété que c'est là qu'il faut être?
Haha! Bonne question. En attendant, allons tous dans les rades, voir de bons groupes. Restons innocents, l'Underground, c'est nous!
Cat. The Cat

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Le Parisien-Aujourd'hui en France aurait écrit, d'après le Canard Enchaîné, et à propos du Président empoigné à Brax:

 

"Le profil psychologique d'Hermann Fuster pose également question. Fan de Hard-Rock, souvent vêtu de noir, l'agent municipal est décrit comme très casanier"

  Bon dieu! Mais c'est Ménoche!

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